Actualité de la recherche, La santé des enfants

Grandir à la ferme : les enfants développeraient moins souvent d’allergies et d’asthme

Vous avez envie de retourner vivre à la campagne, de respirer l’air frais et d’être au contact des animaux ? Grandir à la ferme et respirer l’air des étables seraient bénéfiques pour les enfants, une raison de plus pour s’installer au cœur de la nature !

Des chercheurs finlandais ont découvert que certaines bactéries présentes dans les poussières de ferme et des habitations proches contribuent à la formation d’une tolérance immunologique chez les enfants. Cette découverte est significative dans le contexte actuel car le nombre d’enfants et d’adultes souffrant d’une allergie a fortement augmenté ces dernières décennies. De nombreux spécialistes évoquent notamment l’hygiène trop importante de nos modes de vie.

Grandir à la ferme : un avantage pour le système immunitaire

Les chercheurs de l’Institut national finlandais de la santé et du bien-être de Kupio ont analysé le rôle joué par chaque type de bactérie présent dans la poussière domestique et ils se sont penchés sur l’âge auquel les enfants devraient rentrés en contact avec ces micro-organismes. Ainsi, ils ont mis en évidence les bactéries qui avaient des effets bénéfiques sur le système immunitaire des enfants.

Lors de cette étude, ils ont analysé la composition de la poussière domestique dans les principales pièces de vie chez plus de 400 familles avec des enfants en bas âge (l’âge moyen était autour de deux mois). Ce n’est pas un hasard que les nourrissons soient au centre de cette recherche car les premières semaines de la vie sont considérées comme une phase particulièrement importante pour la formation du système immunitaire. Les chercheurs partent du principe que les premiers mois sont fondamentaux puisqu’ils influent sur le développement ou non d’une allergie plus tard.

La réaction allergique est une réponse inadaptée du système immunitaire en présence d’une substance normalement inoffensive : un allergène. Ces allergènes sont présents dans l’alimentation, l’environnement et nos habitations. Parmi les plus fréquents on trouve : les acariens, les pollens, les poils d’animaux, les moisissures, le lait de vache, les fruits à coque, les fruits de mer, etc.

Grandir à la ferme : présence de bactéries variées et bénéfiques

L’équipe finlandaise de Pirkka Kirjavainen a d’abord examiné la poussière domestique dans les domiciles de familles vivant à la ferme. Ils y ont découvert principalement des bactéries qui sont également présentes dans les étables, comme les Bacteroidales, les Clostridiales et les Lactobacillales (des bactéries lactiques). Ils ont aussi trouvé des Methanobrevibacter, des micro-organismes qui se trouvent notamment dans la panse des vaches. En revanche, dans les échantillons de poussière prélevés dans les salons de quartiers résidentiels, les scientifiques ont surtout trouvé des staphylocoques et des streptocoques.

Les chercheurs, qui ont récemment publié leurs résultats dans la revue « NATURE », ont ajouté qu’ils avaient trouvé une composition plus « rurale » dans des maisons plus anciennes situées en banlieue, notamment dans celles où l’humidité était plus élevée et au sein desquelles les membres de la famille continuaient de porter leurs chaussures de ville.

Par ailleurs, il est intéressant de souligner que la présence de frères et sœurs augmentait la diversité des bactéries. En revanche, dans les maisons neuves ou récentes et au sein de famille avec un seul enfant, il y avait une diminution de la diversité bactérienne, entre autres moins de micro-organismes provenant de la campagne.