L’infection urinaire ou cystite : inflammation douloureuse de la vessie
Chaque femme possède un microbiote vaginal qui lui est propre. Il est principalement composé de lactobacilles, plus connus sous le nom de bactéries lactiques. Ces lactobacilles transforment le sucre contenu dans les cellules vaginales en acide lactique, créant un environnement acide dans le vagin. Cette flore intime peut être altérée ou perturbée notamment après des rapports sexuels puisque les bactéries sont échangées et même mélangées avec celle du partenaire. Ce qui se passe ensuite dépend de ce que font les bactéries !
Infection urinaire : qu’est-ce que la “cystite post-coïtale” ?
Le lien entre cystite et sexe est douloureusement connu pour certaines femmes du fait qu’elles souffrent d’infections urinaires après chaque rapport sexuel. La cystite post-coïtale est une inflammation de la vessie qui est déclenchée par une relation sexuelle. Autrefois, on parlait de “cystite de lune de miel” car la plupart des femmes connaissaient leur premier rapport lors de leur nuit de noces et elles souffraient par la suite de symptômes typiques tels que des brûlures ou un besoin fréquent d’uriner.
Aujourd’hui, c’est la fréquence des rapports sexuels qui peut augmenter le risque d’infections urinaires ou d’autres maladies de l’appareil génito-urinaire féminin. La plupart du temps, ce sont nos propres bactéries intestinales qui sont à l’origine de ces maladies, comme Escherichia coli. Les bactéries provenant du tube digestif (rectum et côlon) atteignent la vessie via l’urètre et s’y multiplient provoquant une cystite ou infection urinaire.
Pendant les rapports sexuels, les bactéries de la zone anale de la femme peuvent être transportées vers son urètre par le biais des frottements et des mouvements de va-et-vient. Par la suite, ces bactéries remontent dans la vessie et irritent la paroi, provoquant une inflammation. De manière générale, un nouveau partenaire sexuel augmente toujours le risque de cystite. Les bactéries présentes chez la femme ne connaissent pas encore les nouveaux micro-organismes de ce partenaire et le système immunitaire ne réagit pas tout de suite à ces nouveaux microbes.
Quels sont les symptômes d'une infection urinaire ?
L’infection urinaire, comme la cystite post-coïtale, peut être à l’origine des symptômes suivants :
- sensations de brûlure,
- douleurs en urinant,
- envies fréquentes d’aller aux toilettes,
- une urine trouble,
- une urine à l’odeur inhabituelle,
- traces de sang éventuelles dans l’urine.
Quelle est la cause des cystites à répétition ?
Parfois une infection urinaire ou une cystite en cache une autre, c’est-à-dire que, dès qu’elle a disparu, elle est rapidement suivie d’une autre. Environ une femme sur quatre souffre d’infections urinaires fréquentes et les chercheurs ont en découvert la cause en effectuant des tests sur des souris. Les résultats ont révélé que deux types de bactéries sont responsables des cystites à répétition, à savoir Escherichia coli et Gardnerella vaginalis.
La première bactérie passe de l’intestin à l’urètre via le vagin et va se nicher dans la paroi de la vessie. Là, elle est si bien cachée que le système immunitaire ne la détecte pas et les antibiotiques ne l’atteignent pas non plus. Dès que le germe Gardnerella vaginalis se joint à elle, la bactérie Escherichia coli est réactivée et recommence à causer des ravages. De plus, il a été scientifiquement prouvé qu’il existe des bactéries qui déclenchent des infections, mais lorsque la maladie se déclare, ces bactéries ne sont plus présentes dans l’organisme.
Comment prévenir une infection urinaire ?
Il existe plusieurs conseils et astuces pour prévenir les infections urinaires. Tout d’abord, il est recommandé d’uriner systématiquement après chaque rapport sexuel, ce qui permet d’éliminer les bactéries de manière naturelle. Un autre conseil est de garder le bas-ventre bien au chaud car un bas-ventre exposé au froid inhibe les défenses immunitaires et affaiblit les bactéries bénéfiques. Une hygiène génitale adaptée est aussi très importante, puisqu’il faut éviter de modifier le pH du vagin, veillez à ne pas utiliser des produits ou lotions qui pourraient avoir une influence. Laver la zone génitale à l’eau tiède une fois par jour est amplement suffisant. Il est également déconseillé d’alterner les rapports anaux et vaginaux, car les bactéries sont alors directement transférées dans le vagin. Pensez aussi à boire suffisamment d’eau (entre 1,5 et 2 litres par jour) puisqu’en urinant vous empêchez les micro-organismes nocifs de remonter. Après avoir été à la selle, essuyez-vous d’avant en arrière car les selles contiennent de nombreux germes.
La prise de probiotiques peut agir positivement sur la flore intime grâce à l’apport de souches bactériennes spécialement sélectionnées qui ont des effets bénéfiques sur le microbiote vaginal. Ces souches sont principalement des lactobacilles qui favorisent la production d’acide lactique dans le vagin. L’acide lactique est responsable du maintien de l’environnement acide qui sert à protéger le vagin des germes pathogènes car ce milieu leur est hostile. Il existe aussi ce que l’on appelle des ovules gynécologiques qui contiennent de l’acide lactique. Cependant, de nombreuses femmes trouvent la prise vaginale désagréable ou peu pratique car elle peut aussi limiter les rapports sexuels. En outre, cette forme provoque des pertes plus importantes qui nécessitent l’utilisation de protège-slip. La prise par voie orale de probiotiques est en revanche plus simple, plus confortable et plus hygiénique.
Comment favoriser son bien-être intime ?
Le traitement d’une infection urinaire sans complications se fait généralement à l’aide d’antibiotiques. Ces derniers permettent un soulagement rapide des symptômes et éliminent l’agent pathogène de l’organisme. Toutefois, ce produit “miracle” ne détruit pas seulement les bactéries à l’origine de l’infection, mais aussi de bonnes bactéries qui sont essentielles à l’organisme. Les antalgiques ou les antispasmodiques qui sont souvent prescris en plus des antibiotiques, peuvent également nuire au microbiome. Il est alors recommandé de soutenir la flore intestinale et la flore vaginale avec des probiotiques pendant la prise de médicaments afin de fournir à l’organisme de bonnes et actives souches bactériennes pour reconstituer les microbiotes.
Des germes pathogènes, entre autres, peuvent se transmettre et déclencher diverses infections. Certains fluides corporels, comme le sperme, échangés lors des rapports sexuels peuvent également modifier le pH vaginal puisque le sperme a un pH basique, le pH du vagin augmente et devient moins acide. Si le milieu est modifié, l’équilibre du microbiome est également perturbé. Un déséquilibre de la flore intime déclenche généralement des infections bactériennes dans le vagin. Normalement, après un rapport sexuel, les bactéries de la flore intime rétablissent rapidement le milieu acide du vagin afin de maintenir une protection constante.
