30 % des nouveau-nés sont tourmentés par ce qu’on appelle la colique du nourrisson. Quels en sont les symptômes ? En quoi ces crises pouvant être très douloureuses se distinguent des pleurs normaux ? Que faire pour aider votre bébé en proie à ces douleurs ?
La colique du nourrisson est le nom donné aux ballonnements douloureux dont souffrent souvent les bébés au cours des trois premiers mois de leur vie, et qui déclenchent des crises de pleurs intenses. Dans certains cas, ces spasmes de l’intestin peuvent persister pendant les six premiers mois de leur vie. Les parents se sentent impuissants et pour calmer leur bébé, ils le bercent pendant des heures. Les nouveau-nés qui en souffrent peuvent être difficiles à calmer et cela demande une grande patience aux adultes.
Comment reconnaître la colique du nourrisson ?
Ces troubles se caractérisent chez les nouveau-nés par des crises de pleurs fréquentes car les spasmes intestinaux provoquent de fortes douleurs chez les bébés. Il n’est pas rare que ces crises durent plus de trente minutes et peuvent atteindre un total de trois heures par jour. En général, les nouveau-nés sont très agités et se calment difficilement, même l’allaitement ou un bain chaud ne procurent, le plus souvent, qu’un soulagement de courte durée. Lors de la colique du nourrisson, le visage du nouveau-né devient rouge ou extrêmement pâle, des perles de sueurs peuvent même apparaître. Son ventre est gonflé et ferme au toucher et il peut émettre des gaz.
Les coliques peuvent provoquer des douleurs importantes. Ces crises de pleurs sont à différencier des autres sanglots.
Colique du nourrisson : comment aider votre bébé à se sentir mieux ?
Il semblerait souvent que rien ni personne ne puisse soulager un bébé aux prises avec des coliques. Prendre votre bébé dans vos bras, le caresser ou lui masser doucement le ventre peuvent de temps à autre aider. Essayer de tenir le nourrisson de manière que ses muscles abdominaux se détendent. Vous pouvez par exemple le porter à plat ventre sur votre avant-bras et caler sa tête dans votre coude. Pour aider à prévenir l’apparition de symptômes, il est important de maintenir des horaires réguliers d’allaitement, c’est-à-dire toutes les trois heures. En effet, le lait maternel a besoin de ce laps de temps pour passer le cycle digestif. Chaque nouvelle gorgée de lait vient perturber le processus de fermentation qui n’est pas encore terminé, ce qui peut déclencher des troubles.
Pendant l’allaitement, l’environnement au sein duquel vous vous trouvez est également très important. Veillez à ce que l’ambiance soit calme et détendue avec une atmosphère tamisée. Une situation stressante entraîne une respiration irrégulière lors de l’ingestion et une aspiration plus importante d’air. Le thé au fenouil peut également être efficace contre les flatulences.
Si vous remarquez que votre bébé souffre, réconfortez-le. De nombreux nourrissons apprécient un massage doux du ventre car les mains chaudes d’une personne ou une bouillotte peuvent aider à calmer les pleurs. Si vous allaitez, évitez les aliments qui provoquent chez vous des troubles digestifs. En effet, si vous vous sentez ballonnée après avoir bu du lait de vache ou mangé des produits contenant de la levure, il est probable que votre bébé ressente la même chose.
Par ailleurs, une récente étude a démontré que des probiotiques spécifiques peuvent prévenir les coliques.
Pourquoi les bébés de quelques semaines souffrent-ils davantage de ballonnements ?
Au cours de la digestion, les bactéries qui vivent dans les intestins produisent des gaz. Il s’agit par exemple de méthane, de dioxyde de carbone, d’hydrogène, d’azote et d’oxygène. En petites quantités, ces gaz ne sont pas dangereux pour nous. Dans le pire des cas, ils peuvent provoquer des flatulences qui permettent de rétablir l’équilibre dans le tractus gastro-intestinal. En revanche, chez les bébés, les choses sont différentes puisque le microbiome d’un nourrisson est encore en développement et doit s’adapter sans cesse. D’abord, il y a eu l’alimentation via le cordon ombilical, ensuite le lait maternel et/ou les préparations pour nouveau-nés puis l’introduction d’aliments solides. Les bactéries intestinales peuvent se sentir surmenées et de ce fait, elles produisent plus de gaz donnant lieu à des symptômes typiques tels que les gargouillis, les maux de ventre ou les borborygmes. Au cours des trois à cinq premiers mois, il n’est pas rare que des ballonnements se produisent en raison de l’immaturité gastro-intestinale des nourrissons.
Comment soutenir le microbiote intestinal de votre bébé ?
La colonisation des intestins par de bonnes bactéries joue un rôle central pour le bon fonctionnement des processus de digestion et d’absorption des aliments. Des études cliniques ont démontré que des bactéries probiotiques spécifiques peuvent soutenir les intestins des nouveau-nés. Un bébé sur trois souffre de colique du nourrisson, ce qui est d’une part douloureux et fatigant pour le bébé et d’autre part, compliqué à gérer et stressant pour les parents. Les résultats d’une étude scientifique ont montré qu’une amélioration significative des coliques pouvait être obtenue chez plus de 82 % des bébés grâce à l’apport de bactéries probiotiques spécifiques. Pendant la grossesse, la future mère peut aussi présenter des troubles digestifs. Ils apparaissent souvent en raison de changements hormonaux, de la taille et la prise du poids du fœtus. Les brûlures d’estomac, la constipation, les ballonnements ou la gastrite ont de quoi troubler les joies de la grossesse ! Les processus de digestion d’une femme enceinte peuvent être régulés en douceur grâce à des produits naturels, par exemple la papaye ou une préparation combinant avoine et papaye.
Les intestins des bébés peuvent être soutenus par des probiotiques spéciaux et très efficaces. Une étude, pendant laquelle des nourrissons ont reçu un probiotique au cours des quatre premiers mois de leur vie, a montré que la durée des pleurs chez les nouveau-nés diminuait considérablement. Parmi les nourrissons qui ont participé à l’étude, seuls 4,9% présentaient les caractéristiques de la colique du nourrisson, à savoir des crises de pleurs intenses, alors qu’habituellement, environ un enfant sur trois est concerné. Même les bébés qui étaient plus enclins aux troubles digestifs, en raison d’une prédisposition familiale, ne furent pas plus concernés par les coliques ou pleurs excessifs (Hofmann, 2018).
Éviter les aliments qui provoquent des troubles digestifs chez les mères contribue également à soulager les ballonnements du bébé. Fidèle à la devise : si vous allez bien, votre bébé ira bien aussi !
Source :
Hofmann, H., (2018). Das Mikrobiom bei Verdauungsbeschwerden in der Schwangerschaft und Säuglingskoliken. Speculum – Zeitschrift für Gynäkologie und Geburtshilfe 2018; 36 (4) (Ausgabe für Österreich), 23-24
