Perdre du poids semble si simple : surveiller son alimentation et faire du sport ! Pourtant, pour la plupart des personnes en surpoids et obèses, il n’est guère possible de perdre du poids durablement avec pour seule formule : « manger moins, bouger plus ».
L’OMS (organisation mondiale de la santé) a récemment tiré la sonnette d’alarme car le nombre d’enfants et d’adolescents obèses a considérablement augmenté au cours des 40 dernières années. 1 enfant sur 3 est atteint de surpoids ou d’obésité pour la région européenne de l’OMS. Les adultes sont aussi concernés puisque près d’une personne sur trois dans le monde est en surpoids. En 2022, environ 16 % des adultes (plus de 18 ans) dans le monde sont obèses.
Notre alimentation en cause ?
Le régime alimentaire occidental, qui s’est généralisé dans nos pays, a des conséquences importantes sur notre corps et notre santé. D’une part, ce régime favorise la consommation de viande rouge, de produits laitiers, d’aliments transformés et de plats préparés contenant trop de sels et d’additifs et d’autre part, il néglige les fruits, les légumes, le poisson, les légumineuses et les produits à base de céréales complètes.
Une étude de 2013 a montré que ce mode d’alimentation constitue un facteur de risque déterminant pour le développement de maladies inflammatoires chroniques de l’intestin (MICI), comme la maladie de Crohn. Ces habitudes alimentaires peuvent aussi entraîner une dysbiose (un déséquilibre) du microbiote intestinal. En outre, la muqueuse intestinale peut s’affaiblir et dans ce cas, elle laisse passer des agents étrangers ou nocifs provoquant une réaction inflammatoire. On parle alors d’hyperperméabilité intestinale, car la barrière intestinale laisse passer des substances qui devraient être éliminées de l’organisme.
Comment les bactéries intestinales peuvent favoriser la perte de poids ?
Les intestins influent sur notre poids et notre corpulence car nos bactéries intestinales jouent un rôle central dans l’extraction de l’énergie (les calories) à partir de ce que nous mangeons. Pour pouvoir gérer durablement son poids, il est important de modifier son mode de vie et de créer un environnement optimal dans l’intestin pour les bactéries bénéfiques. En complément d’une activité physique régulière et d’une alimentation équilibrée les probiotiques et les prébiotiques peuvent apporter une précieuse contribution.
Le lien entre le surpoids et la composition de la flore intestinale a été prouvé par un grand nombre d’études scientifiques. Les experts accordent une attention particulière au rapport, idéalement équilibré, entre deux groupes de bactéries : les Firmicutes et les Bacteroidetes. Ces deux groupes dominent le microbiote intestinal et représentent plus de 90 % de sa composition. En règle générale, plus la quantité de bactéries Firmicutes est importante, plus le poids du corps est élevé.
Certaines bactéries du groupe Firmicutes fournissent à notre organisme des glucides supplémentaires en décomposant les aliments normalement non digestibles (par exemple, les fibres alimentaires). Des études montrent qu’une quantité élevée de Firmicutes peut absorber environ 10 % d’énergie supplémentaire provenant des aliments, ce qui équivaut à 200/250 calories par jour et peut entraîner une prise de poids de 10 kg par an.
En comparaison, les personnes de corpulence normale ont une plus grande quantité de Bacteroidetes. Les bactéries de ce groupe sont capables d’éliminer activement le sucre non utilisé de l’intestin. Cette différence peut être prouvée en comparant la valeur énergétique résiduelle dans les selles de personnes dont le poids est normal avec celles de personne en surpoids. Les selles de personnes de corpulence normale présentent alors une teneur en calories plus importante.
Une étude menée sur des souris par une équipe de chercheurs de Potsdam de l’Institut Allemand de Recherche en Alimentation (DIfE) montre qu’une bactérie appelée Clostridium ramosum amène les cellules intestinales des souris à sécréter davantage de sérotonine, un neurotransmetteur. La sérotonine favorise l’absorption des graisses par l’intestin, ce qui permet aux dépôts de graisse de se développer plus rapidement.
Des probiotiques pour l'équilibre du microbiote intestinal
Nos bactéries intestinales réagissent avec une rapidité impressionnante à un changement d’alimentation sain, puisqu’en l’espace de 24 heures, il est déjà possible d’observer une modification de la composition du microbiote. On constate alors un renforcement du groupe des Bacteroidetes, ce qui n’a toutefois un effet durable que si des habitudes alimentaires saines se poursuivent sur le long terme.
Pour prendre conscience de son propre comportement alimentaire et savoir si celui-ci est favorable au bien-être et à la quête du poids idéal, il est recommandé de tenir un journal alimentaire. Les probiotiques multi-espèces avec des souches bactériennes spécialement sélectionnées facilitent également le chemin vers la silhouette souhaitée. Celles-ci peuvent évincer les bactéries Firmicutes permettant d’agir sur le déséquilibre intestinal.
Des études ont même démontré que l’administration d’un probiotique multi-espèces spécial chez des patients atteints de diabète de type 2 permettait de réduire la perméabilité de l’intestin et la pénétration des toxines dans l’organisme, ce qui réduit la réaction inflammatoire. Par ailleurs, une autre étude a démontré que ce probiotique pouvait également avoir des effets positifs chez les femmes obèses ménopausées, puisqu’on a constaté une réduction du tour de hanches, du pourcentage de graisse et du cholestérol total et LDL.
Comment stimuler naturellement l'organisme ?
Le concombre amer, aussi connu sous le nom de margose, melon amer ou Momordica Charantia, peut vous aider et faciliter un changement d’alimentation. Cette plante jouit d’une grande réputation en Asie en tant qu’« activateur du métabolisme ». En effet, la margose soutient le tractus gastro-intestinal grâce à ses substances végétales amères et elle entraîne une libération d’acides biliaires. De plus, les substances contenues dans ce fruit inhibent les envies de sucré, c’est donc un partenaire de plus pour celles et ceux qui souhaitent consommer moins de produits sucrés.
Il est bon de se rappeler qu’il n’existe pas de solution rapide pour atteindre le poids idéal. C’est un long chemin qu’il faut parcourir soi-même et chaque pas est important. Cependant, nous avons des alliés qui peuvent nous aider, à savoir des substances naturelles et un intestin en bonne santé avec un microbiote équilibré.
Quels sont les aliments qui influencent nos bactéries intestinales ?
- Le sucre et les autres glucides “rapides” provoquent une modification du pH dans l’intestin et favorisent la prolifération de germes. Une sensation d’inconfort s’installe pouvant prendre la forme de flatulences.
- L’excès de mauvaises graisses (par exemple les acides gras saturés) joue un rôle déterminant dans l’apparition d’inflammations dans l’intestin.
- Une consommation excessive d’alcool réduit le nombre de bactéries intestinales ainsi que leur diversité et est également associée à une augmentation des inflammations qui se développent dans le système digestif.
- Les antibiotiques sont à prendre avec précaution ! Les antibiotiques et certains médicaments sont trop souvent prescrits et peuvent endommager la flore intestinale. C’est pourquoi il est important que votre médecin détermine si l’infection est d’origine virale ou bactérienne. Si la prise d’antibiotiques s’avère nécessaire, pensez à prendre soin de votre intestin et de votre microbiote en prenant des probiotiques spécialement conçus à cet effet.
- Les additifs alimentaires tels que les émulsifiants (présents dans les pâtisseries, la margarine, les saucisses, etc.) ont également un effet néfaste. Ils favorisent le développement de l’inflammation intestinale et les conservateurs peuvent réduire la diversité du microbiote intestinal.
- Des fibres alimentaires pour nourrir les bactéries intestinales utiles ! Les prébiotiques sont des fibres alimentaires qui stimulent la croissance et l’activité des bactéries intestinales. Il s’agit notamment de l’inuline, de pectines ou de fructo-oligosaccharides. On les trouve dans certains aliments tels que les endives, les salsifis, les topinambours ou les pelures de pommes. Vous pouvez également vous procurer des prébiotiques scientifiquement développés qui favorisent la croissance de certaines bactéries intestinales.