Comment l’intestin peut participer à la gestion du poids ?
Lorsque nous mangeons, c’est souvent le plaisir qui prime et on se plie rarement à l’évaluation des excès et des carences devant notre assiette. D’un point de vue nutritionnel, les besoins réels en nutriments servent à couvrir le métabolisme de base ainsi que le métabolisme actif.
La différence entre les calories ingérées et celles qui sont brûlées influence sur le poids du corps. Si notre corps dépense plus de calories consommées, nous perdons du poids, si c’est le contraire, nous en prenons. Ce constat est logique et en principe correct mais les exceptions, comme le dit le dicton, confirment la règle !
Métabolisme de base et métabolisme actif ?
- Le métabolisme de base (ou métabolisme basal) désigne les besoins énergétiques d‘un corps au repos, par exemple pour le maintien de la température corporelle et de diverses fonctions organiques.
- Le métabolisme actif se rapporte aux activités physiques et mentales effectuées au quotidien, par exemple les tâches ménagères, les achats, les activités professionnelles ou sportives, etc. Durant un effort, notre organisme a besoin de plus d’énergie.
- Les besoins énergétiques ou caloriques représentent les besoins pour le métabolisme de base et le métabolisme actif, ils sont exprimés en kilocalories (kcal).
Combien de calories dois-je consommer pour perdre du poids ?
Si on souhaite perdre du poids, il est essentiel de faire attention à son apport calorique afin d’avoir assez d’énergie pour le métabolisme de base. Si le corps reçoit un déficit calorique trop important, il réagit en conséquence et on assiste à une baisse du métabolisme de base et donc à une augmentation du dépôt de graisse. Si on veut perdre du poids, il faut consommer moins de calories que les besoins énergétiques, qui varient en fonction de l’activité professionnelle et sportive, de l’âge, du sexe, etc., mais jamais moins que les besoins pour satisfaire le métabolisme de base.
Préoccupations liées à la perte de poids
En médecine, il existe une différence entre le poids idéal, le poids de forme, le surpoids et l’obésité. Si les kilos superflus s’accumulent, il est généralement difficile de les perdre. Sur la base de son expérience, Elke Föls, diététicienne au centre Bad Schönau en Basse-Autriche, explique qu’il est souvent compliqué de faire le premier pas quand on aimerait perdre du poids. « Il est important de déconstruire certaines peurs chez les personnes qui veulent perdre du poids et de les rassurer. Elles pensent qu’il y a trop d’interdictions et qu’elles ne pourront plus jamais grignoter et ne plus manger ce qu’elles aiment. Pourtant, dans une alimentation saine, tout est permis, c’est la quantité qui fait la différence ».
Un constat général à prendre en compte : les femmes consomment d’ordinaire plus de sucreries et les hommes davantage de boissons alcoolisées comme la bière. « Les femmes invoquent aussi souvent la ménopause comme origine de leur prise de poids » ajoute Elke Föls. La raison est qu’en plus des changements hormonaux, le métabolisme de base diminue avec l’âge, ce qui entraîne une augmentation de la masse graisseuse puisque l’apport énergétique reste en général inchangé.
Perdre du poids au repos ?
Sur le long terme, l’objectif est de pouvoir gérer son poids afin de maintenir un poids corporel favorable à la santé. La discipline est indispensable à cet égard, toutefois on aimerait disposer d’une recette simple pour réduire une surcharge pondérale, principalement composée de masse graisseuse. Afin de dissiper tout espoir, Elke Föls indique que la recette simple n’existe pas ! Elle conseille de garder ses distances avec « tous les régimes qui promettent des miracles ». Elle recommande à ses patients de réfléchir à des mesures qu’ils pourront facilement tenir. A ce propos, elle souligne que « de petits changements deviennent plus rapidement une habitude et permettent de maintenir plus facilement son poids qu’un changement complet d’alimentation ».
Bien entendu, associer une réduction de calories et une augmentation de l’activité physique aide à perdre du poids. Cependant, les innombrables processus d’assimilation des aliments dans notre corps ne sont pas encore tous connus en détails. Les prédispositions génétiques sont un facteur supplémentaire, et selon des découvertes scientifiques récentes, la composition du microbiote intestinal joue également un rôle dans l’utilisation des aliments lors des processus de digestion.
Au cours des dix dernières années, de nouvelles méthodes de recherche et d’analyse ont permis de mieux décrypter ce monde microbien extrêmement complexe. De nouvelles études scientifiques démontrent que certaines bactéries sont plus fréquentes dans l’intestin des personnes en surpoids que chez les personnes de poids normal. Cela concerne notamment les deux grands groupes Bacteroidetes et Firmicutes. Idéalement, ils sont présents dans un rapport de 1:1. Chez les personnes souffrant d’obésité, des études ont montré que les Firmicutes sont fortement majoritaires.
Gestion du poids : l'influence des bactéries intestinales
Ce déséquilibre bactérien influence notamment le processus d’assimilation des aliments. Certaines bactéries du groupe des Firmicutes extraient chaque calorie de la nourriture ingérée, cette absorption supplémentaire de glucides peut entraîner une augmentation de la quantité de calories jusqu’à 12 % par jour. Les connaissances scientifiques acquises jusqu’à présent suggèrent qu’un retour de l’équilibre entre les Bacteroidetes et les Firmicutes peut aider à la gestion du poids. Si l’on parvient à rétablir l’équilibre entre Firmicutes et Bacteroidetes en influençant le milieu intestinal via la prise de prébiotiques et de probiotiques, la perte de poids sera également facilitée.
A ce propos, la diététicienne Elke Föls indique avoir utilisé un probiotique multi-espèces spécifique et revient sur sa propre expérience : « sur mon ancien lieu de travail, j’ai effectué une observation de l’utilisation du produit avec des patients en surpoids et obèses. Les retours des patients étaient très positifs et la majorité d’entre eux a souhaité poursuivre la prise à la maison ». Selon les participants, ce symbiotique a favorisé leur bien-être et ce constat est une victoire à ses yeux.
Gestion du poids : à quoi faut-il faire attention ?
« Le plus important n’est pas le poids sur la balance mais le changement qui a lieu dans le corps et une balance traditionnelle ne peut pas l’indiquer » explique Elke Föls. C’est pourquoi elle utilise l‘analyse d’impédance bioélectrique ou bio-impédance (BIA), un outil qui lui permet de contrôler la perte de poids et de faire d’éventuels ajustements en fonction des résultats.
Cette analyse fournit des informations sur la composition corporelle, c’est-à-dire qu‘elle détermine la masse musculaire et la masse grasse du corps, et informe également sur le statut hydrique. Dans le cas d’une perte de poids bien réalisée, on doit assister à une réduction de la masse grasse et non de la masse musculaire. « C’est pourquoi le sport et le changement d’alimentation vont toujours de pair dans le cadre d’une perte de poids réussie », résume Elke Föls.
Chemin vers le poids idéal : conseils
Il faut faire preuve de persévérance, ce qui nécessite une forte motivation. Sans cette grande implication, la plupart des tentatives sont vouées à l’échec car les mauvaises habitudes et la flemmardise peuvent reprendre l’avantage. Dans son cabinet, Elke Föls recommande à ses patients en surpoids de se fixer de petits objectifs dans un premier temps et de commencer par des étapes réalistes : « ces petites étapes n’apportent certes que de modestes succès au début, mais sur le long terme, ces premiers changements s’intègrent bien dans la vie quotidienne et contribuent à la réussite d’un tel programme. Cela n’a aucun sens de changer complètement de vie pendant trois ou quatre semaines et d’abandonner ensuite ».
Ces objectifs réalistes : quels sont-ils ? Tant les diététiciens que les médecins nutritionnistes placent la barre à environ un demi-kilo voire un kilo par semaine. Elke Föls recommande à la plupart de ses patients de se fixer une perte de poids d’un à deux kilos par mois, afin de « laisser une place aux péchés mignons et de maintenir la motivation ». Sur une année, cela représente tout de même entre 12 et 24 kilos ! « Concernant le suivi alimentaire et les recommandations pour les personnes en surpoids, seul un objectif adapté aux besoins individuels est réaliste », précise Elke Föls.
